/ Le Jardin Invisible d’Élior
Israel
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16/04/25-02:15

Le Jardin Invisible d’Élior

Il était une fois, dans un village entouré de collines bleues, un petit garçon nommé Élior. Élior ne parlait pas beaucoup. Il écoutait. Le vent, les pierres, les arbres. Il disait que les choses du silence racontent les plus belles histoires. Un matin d’hiver, alors que la neige dansait doucement autour de lui, Élior découvrit au pied d’un vieux chêne une minuscule porte en bois, grande comme la paume de sa main. Elle brillait d’un éclat doré, presque timide. Curieux, il s’agenouilla et posa l’oreille contre elle. Et là, il entendit... une musique. Pas une chanson comme on les chante. Une musique faite de lumière, d’odeurs de fleurs oubliées, de souvenirs qu’on ne connaît pas encore. La porte s’ouvrit lentement, sans bruit. Derrière, il y avait un jardin invisible. Pas invisible pour les yeux — invisible pour ceux qui ne croient plus. Mais Élior, lui, croyait. Alors il vit. Des fleurs aux pétales de brume, des papillons faits d’étoiles filantes, des arbres aux feuilles translucides qui chantaient des secrets du ciel. Tout semblait danser, flotter, rêver. Au cœur du jardin, une créature lumineuse l’attendait. Elle avait des ailes de pluie, des yeux couleur d’aurore, et une voix si douce qu’elle faisait pleurer les pierres. — "Élior", dit-elle, "Tu es un veilleur de merveilles. Ceux qui voient l’invisible quand le monde oublie de regarder." Elle lui tendit une graine, minuscule, presque rien. — "Plante-la dans le cœur d’un rêve. Elle fera pousser la beauté là où le chagrin dort encore." Élior la prit avec soin. Il remercia, puis referma doucement la petite porte. Le jardin disparut. Mais depuis ce jour, partout où Élior passait, des choses étranges arrivaient : un arbre se mettait à fleurir au cœur de l’hiver, un vieil homme retrouvait le rire d’un enfant, un chat parlait aux étoiles… Et chaque nuit, Élior regardait le ciel en silence, tenant la graine contre son cœur. Car il savait : le jardin invisible n’était pas parti. Il poussait, doucement, dans son âme.
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